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LIVRE IV.


Il m’a toujours ſemblé d’une énergie extrême.
Mais afin d’en venir au deſſein que j’ay pris :
Un Rat plein d’en-bon-point, gras, & des mieux nourris,
Et qui ne connoiſſoit l’Avent ni le Carême,
Sur le bord d’un marais égayoit ſes eſprits.
Une Grenoüille approche, & luy dit en ſa langue :
Venez me voir chez moy, je vous feray feſtin.
Meſſire Rat promit ſoudain :
Il n’eſtoit pas beſoin de plus longue harangue.
Elle allegua pourtant les delices du bain,
La curioſité, le plaiſir du voyage,
Cent raretez à voir le long du marécage :