Page:La Fontaine - Fables choisies, Barbin 1692, tome 2.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.

De témoigner tant d’allégreſſe.
Le Soleil, diſoit-il, eut deſſein autrefois
De ſonger à l’Hymenée.
Auſſi-toſt on ouït d’une commune voix
Se plaindre de leur deſtinée
Les Citoyennes des Étangs.
Que ferons-nous, ſ’il lui vient des enfants ?
Dirent-elles au Sort, un ſeul Soleil à peine
Se peut ſouffrir. Une demi-douzaine
Mettra la Mer à ſec, & tous ſes habitans.
Adieu joncs & marais : notre race eſt détruite.
Bien-toſt on la verra reduite
À l’eau du Styx. Pour un pauvre Animal,