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Vid un Berger : Enſeigne-moy, de grace,
De mon voleur, luy dit-il, la maiſon,
Que de ce pas je me faſſe raiſon.
Le Berger dit : C’eſt vers cette montagne.
En luy payant de tribut un Mouton
Par chaque mois, j’erre dans la campagne
Comme il me plaist, & je ſuis en repos.
Dans le moment qu’ils tenoient ces propos,
Le Lion ſort, & vient d’un pas agile.
Le Fanfaron auſſi-toſt d’eſquiver :
O Jupiter ! montre-moy quelque azile,
S’écria-t-il, qui me puiſſe ſauver.

La vraye épreuve de courage
N’eſt que dans le danger que l’on touche du doigt.