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LIVRE III.


Aprés quoy je t’en tireray.
Par ma barbe, dit l’autre, il eſt bon ; & je louë
Les gens bien ſenſez comme toy.
Je n’aurois jamais quant à moy
Trouvé ce ſecret, je l’avouë.
Le Renard ſort du puits, laiſſe ſon compagnon,
Et vous luy fait un beau ſermon
Pour l’exhorter à patience.
Si le Ciel t’euſt, dit-il, donné par excellence
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n’aurois pas à la legere
Deſcendu dans ce puits. Or adieu, j’en ſuis hors :
Taſche de t’en tirer, & fais tous tes efforts ;