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LIVRE III.


Mais ce champ ne ſe peut tellement moiſſonner,
Que les derniers venus n’y trouvent à glaner.
La feinte eſt un païs plein de terres deſertes.
Tous les jours nos Auteurs y font des découvertes.
Je t’en veux dire un trait aſſez bien inventé.
Autrefois à Racan Malherbe l’a conté.
Ces deux rivaux d’Horace, heritiers de ſa Lyre,
Diſciples d’Apollon, nos Maiſtres pour mieux dire,
Se rencontrant un jour tout ſeuls & ſans témoins ;
(Comme ils ſe confioient leurs penſers & leurs ſoins)
Racan commence ainſi : Dites-moy, je vous prie,