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LIVRE II.

L’étourdit, l’oblige à ſe taire ;
Enleve Jean Lapin. L’Eſcarbot indigné
Vole au nid de l’Oyſeau, fracaſſe en ſon abſence
Ses œufs, ſes tendres œufs, ſa plus douce eſperance :
Pas un ſeul ne fut épargné.
L’Aigle eſtant de retour, & voyant ce ménage,
Remplit le Ciel de cris, & pour comble de rage,
Ne ſçait ſur qui venger le tort qu’elle a ſouffert.
Elle gemit en vain, ſa plainte au vent ſe perd.
Il falut pour cet an vivre en mere affligée.
L’an ſuivant elle mit ſon nid en lieu plus haut.
L’Eſcarbot prend ſon temps, fait faire aux œufs le ſaut :