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VII

LE CHIEN QUI PORTE À SON COU LE DÎNÉ DE SON MAÎTRE

Nous n’avons pas les yeux à l’épreuve des belles,
Ni les mains à celle de l’or :
Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.

Certain chien, qui portait la pitance au logis,
S’était fait un collier du dîné de son maître.
Il était tempérant, plus qu’il n’eût voulu l’être
Quand il voyait un mets exquis ;
Mais enfin il l’était : et, tous tant que nous sommes,
Nous nous laissons tenter à l’approche des biens.
Chose étrange ! on apprend la tempérance aux chiens,
Et l’on ne peut l’apprendre aux hommes !
Ce chien-ci donc étant de la sorte atourné,