Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée

Q?ue vous m’aimiez, c’est pour moy lettre close ;
Voire on diroit que quelque changement
A m’alleguer ces raisons vous dispose ;
Je ne le puis souffrir aucunement.
 
Bien moins pou?rrois ?vous cache?r mon tourment,
N’ayant pas mis au contrat cette clause ;
Toûjours feray l’?amour ouvertement?
Bien que chacun en m?rmure et nous glo?se.

Ainsi s’aimer est plus doux qu’eau de rose ;
Souffre?z-le donc, Philis, Car au?trement
Loin de vos yeux je vais faire une pose ;
Et c’est assez pour perdre? vostre Amant.

Pourriez-vous voir ce triste éloignement ?
De vos faveurs doublez plûtost la dose :
Amour ne veut tant de raisonnement;
Ce poinct d’honneur, ma foy, n’est autre chose
Qu’un v?ain scrupule.

XLVII.

ELEGIE PREMIERE

A?mour, que t’ay-je fait ? dy-in6y ?luel est mon crime: .
D’ou vient que je tie sets tous les jours de victime?
Qui t’obli[e 3. m’offrir oncor de nouveaux lots?
N'es-tu pom’t satisfait/]es maux qne i’ay sou’ffefts ?
Considere cruel quel hombre d’inhumaines
Se vante de m’avoir appris toutes tes peines;
Car q?uant à tes plaisirs? on ne m’a jus’qu’icy

[. Cette Elegie et les trois suivantes ont été publies, en t67, dans les Fables nouvelles p. 126).