Je crois qu’ainsi que vous pleine d’enseignemens
Oriane préchoit, faisant la chate-mite.
Apres mille façons, cette bonne hypocrite
Un pain sur la fournée emprunta, dit l’Auteur[1] :
Pour un petit poupon l’on sçait qu’elle en fut quite[2] ;
Mainte belle sans doute en a ry dans son cœur.
Cette histoire, Cloris, est du Pape maudite :
Quiconque y met le nez devient noir comme un four.
Parmy ceux qu’on peut lire? et dont voicy l’elite,
Je me plais aux Livres d’amour.
Clitophon a le pas par droit d’antiquité[3] :
Heliodore[4] peut par son prix le pretendre :
Le Roman d’Ariane[5] est très-bien inventé
J’ai lu vint et vint fois celuy du Polexandre[6]? :
En fait d’evenemens, Cleopatre et Cassandre[7],
Entre les beaux premiers doivent être rangez :
Chacun prise Cyrus[8], et la carte du Tendre[9].
- ↑ « Oubliant Amadis son accoustumee discretion, ?à la charge d’estre importun, it lascha la bride à ses desirs : si auantageusement, que quelque priere et foyble resistance que feist Oriane, elle ne se sceust exempter de scauoir par experience le bien et le mal ioinctz ensemble, qui rend les filles femmes. » (Le premier livre de Amadis, de Gaule… Traduict nouuellement D’espaignol en Francoys? par le Seigneur des Essars, lgicolas de Herberay [ch. xxxv]. —— ?1540. Nouuellement imprimé à Paris par Denys Ianot, fol.)
- ↑ Comment Oriane se trouua en grande perplexité, non seulement à cause du departement d’Amadis, mais pource qu’elle se sentit grosse d’enfant. (Le second livre, ch. xxii.)
- ↑ Les Amours de Clitophon et de Leuccippe, roman d’Achille Tatius ou Statius.
- ↑ Héliodore, évêque de Tricca en Thessalie, auteur du roman intitulé les Éthiopiques, ou les Amours de Theagène et de Chariclée.
- ↑ Par Desmarets.
- ↑ Par Gomberville.
- ↑ Par la Calprenède.
- ↑ Artamene ou le Grand Cyrus, roman de Mlle de Scudéry, publié sous le nom de son frère.
- ↑ Cette carte et son explication se trouvent dans la