Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 5.djvu/200

Cette page n’a pas encore été corrigée

200 P01ES DIVERSES, Ce mond que'Dieu rhyme exclut de son partag N'est pas le monde qu'i[ a fait, C'est ce que'l'homme impie'ajofiie son ouvra. ge, Qi fait que son Auteur le eondamne et le hait. Observez seulement [e peu qu'il vous ordonn Et sans cesse le benissant, ' Usez de son present mais tel qu'il vous le donu E vous n aurez plus rlen qul ne solt renocent. Grois-tu que le plaisir qu'en route la Nature Le premier Estre a rpandu Soit un piege qu'il a tendu . Pour surprendre la creature ? Non, non, tous ces biens que tu vois Te viennent d'une main et trop bonne et trop sag Et s'il enest quelqu'un dont ses divines Loix Ne te permettent pas I'usage, Examine-le bien ce plaisir pretentu Dont l'appas tlche re. seduire, Et tu verras, ingrat, qu'il ne t'est dfendu 0ue parce qu'il te pourroit nuire. Sans ees 1oix et l'heureux' secours O'elles te fournissent sans cesse, Comment avec rant de foiblesse Pourrois-tu conserver et tes biens et tes jours ? Expost chaque instant mille et mille inlures, Rien ne rassureroit ton ceur Ipouvant Et ces iustes decrets contre qm tu murmures Font ta plus grande suretl. Voudrois-tu que la Providence Eust reg i 1 Univers au gr de tes souhalts; Et qu'en te comblant de bierffaits Dieu t'eust encor soustrait son obissance ? .Oelle trange societi Formerot entre nous l'erreur et l'injustic Si l'homme indpendant n'avoit que son caprice Pour conduire sa volont !