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La Cour lui taille un beau pourpoint de pierre ;
Et dedans peu me semble que je voi,
Que sur la mer, ainsi que sur la terre,
Les Augustins sont serviteurs du Roi[1].


VI.

SONNET
POUR MADelle C.[2]

Seve qui peins l’objet dont mon cœur suit la loy,
Son pouvoir sans ton art assez loin peut s’estendre ;

  1. Dans la copie de Tallemant des Réaux que M. Walckenaer a eue sous les yeux, il y a ici en marge : « Furetière disoit qu’il falloit tous mettre dans une galère, et l’appeler la galère des Augustins. »
  2. Les pièces VI-IX ont paru pour la première fois dans les Fables nouvelles et autres poësies, 1671, pages 94-97. Elles y sont précédées d’une lettre d’envoi, que nous avons publiée (tome III, page 288) et à laquelle nous renvoyons le lecteur. Dans les Œuvres diverses, 1729, tome II, page 8, le nom de mademoiselle Colletet est donné en toutes lettres. Guillaume Colletet, auteur des Vies des poëtes françois, dont le manuscrit a été détruit dans l’incendie de la Bibliothèque du Louvre, avait épousé successivement trois servantes. Claudine le Nain, la dernière, avait une grande réputation de beauté et d’esprit. Elle lisait souvent comme siens des vers qui, au dire de Ménage, étaient de son mari : « Il mourut avant elle (le 10 février 1659) : mais peu de tems avant sa mort, afin de couvrir la chose, il fit sept vers sous le nom de la même Claudine, qui sont très beaux, par lesquels elle protestoit qu’après la mort de son Époux elle renonçoit à la Poësie :

    Le cœur gros de soupirs, les yeux noyez de larmes,
    Plus triste que la mort, dom je sens les allarmes,