Tout est marbre pour moi, tout est sourd à ma peine.
Léonide, est-ce là cette faveur d'Ismène ?
Je meurs enfin ; et plût aux dieux
Que j'eusse pour témoins de ma mort ces beaux yeux !
Scène III
C'est ici que se doit accomplir le miracle
Que la Fée a prédit aux rives du Lignon.
Raconte-moi donc son oracle.
Que vois-je, juste Ciel ! Astrée et Céladon
De ces monstres cruels ont éprouvé la rage !
Le sort est accompli, ne nous alarmons pas ;
Le Ciel en ces amants achève son ouvrage.
Pour finir tes frayeurs, entends l'oracle, Hylas
« Le plus constant et la plus belle
Pour rendre à l'Univers cette glace fidèle,
Détruiront un enchantement :
On les verra mourir, mais d'une mort nouvelle ;
Ils revivront en un moment. »
De ces monstres horribles
L'aspect n'est plus à redouter.
Ne troublons point du sort les mystères terribles ;
Sortons : à nos hameaux allons tout raconter.
Scène IV