C'était à vous d'avoir de la prudence,
En l'éloignant du danger
De changer.
C'était à lui d'avoir de la constance,
En résistant au danger
De changer.
À vos soupçons je ne saurais me rendre ;
Mais voici mon dessein, ma sœur :
D'Hylas depuis deux jours je ménage le cœur ;
Je veux que pour Aminte il feigne de l'ardeur,
C'est le moyen de tout apprendre
Elle lui dira son secret.
Je l'attends ; vous savez combien il est discret.
Le voici.
Scène III
J'ai besoin, Hylas, de votre adresse.
Puis-je compter sur vos serments ?
Vous me rendez des soins ; mais ces empressements
Sont-ils des effets de tendresse ?
Ou ne sont-ce qu'amusements ?
Sans cesse vous allez de bergère en bergère,
Jurant de sincères amours :
Zéphire n'eut jamais d'ardeur si passagère ;
Eh ! Comment s'assurer qu'une âme si légère
Puisse ne l'être pas toujours ?
Quoi ! Vous doutez