Cherée
Tu ris, et je me meurs.
Parmenon
Faudroit-il apporter au mal qui vous possede ?
Cherée
De ce mot de remede en vain tu m’entretiens,
Si par tes prompts efforts bien-tost je ne l’obtiens ;
Tu m’as dit tant de fois : Essayez mon adresse ;
Vostre âge le permet, aymez, faites maistresse.
J’ayme, j’en ay fait une : acheve, et montre moy
Que mon cœur se pouvoit engager sur ta foy.
Parmenon
Je l’ay dit en riant et sans croire vostre ame,
Pour un discours en l’air, susceptible de flame.
Cherée
Qu’il ait esté promis ou de bon, ou par jeu,
Si tes soins, Parmenon, ne me livrent dans peu
Cette mesme beauté qui captive mon ame,
Je ne vois que la mort pour terminer ma flame.
Parmenon
Depeignez-la moy donc.
Cherée
Elle est jeune, en bon point.
Parmenon
Celuy qui la menoit ?
Cherée
Je ne le connois point.
Parmenon
Le nom d’elle ?
Cherée
Aussi peu.
Parmenon
Son logis ?