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PERRETTE. Auras-tu bien le coeur si dur (?), qlue...

BERTRAND. Je l’aurai dur comme un caillou.

LUCINDE. Laisse-nous (2) ici seulement jusqu’à ce soir.

BERTRAND. ]e ne vous y laisserai pas un iota davantage, ventregoine! Si quelqu’un vous alloit trouver enfarm?es dans ma logette, et que diroit-on ?

PERRETTE. Ard?é ! ce qu’on en diroit seroit-il tant à? ten desavantage ?

BERTRAND. Testigu? ! si notre Maitre, qui hait les Femmes, venoit ? vous trouver, où en serois-je ?

LUCINDE. O?and il sçaura que je sui?s une jeune fille pers?écuté?e par une Belle-m?ere, abandonné?e à? la sollicitation (;) et ? l’inimitié de mon propre Pere, et qui fuit la maison paternelle, de crainte d'épouser un Magot qu’elle me veut donner parce qu’il est son neveu; mes larmes le toucheront; il aura pitié de moi sans doute.

BERTRAND, Morgué ?! je vous dis qu’il n’est point pitoyable ; je le connois mieux que vous.

PERR?ETTE. Et moi, je gage que ses larmes le débaucherbnt comme elles m ont débauch?ée ;, ie l?e [es vis pas plustost couler, que ie me resolus d abandonner mon ménage pour aller courir les champs avec elle, quoyqu’i[ n’y air qu’onze mois que je sois mariée ?à Thibaut, le Fermier de son Pere, qui e?st le mei?lleur homme du monde, et de la meilleure humeur. Est-ce que ton Maître sera plus rebarbatif qu?e moi ??

?1. Var. : Auras-tu ?le coeur si dur…

2. Dans les Oeuvres de Champmesl?é, t 7? J, et dans les éditions modernes: Laissez-nous, mais ? tort,.car dans tout le reste de la piece Lucinde tutoie Bertrand.

3?. A la garde, à la surveillance ; sens qu’indique cette observation de Vaugelas: (?.On dit tous les jours a Paris parmy le peuple; qu’il fa?t donner ?t?e garde ti ?n ntatade po?r �Iz $olliciter, c’est-à?-dire pour en a?voir soin, et pour .te servir. (Remarques sur la langue fra?nçoise, ?647, page.473): ditions modernes portent : tion ? ? l’inimiti6... ))