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Que nature pâtit ! Mais poursuivons...

À Hortense.

Peut-être,

Cet amant vous revit encore à la fenêtre ?

HORTENSE

Non, je ne l'y vis plus ; mon bourru, mécontent,

Fit, de dépit, boucher ma fenêtre à l'instant.

HARPAGÊME

Ah ! Le Bourru ! Mais...

HORTENSE

Mais, pour punir sa rudesse,

Timante en un billet m'exprima sa tendresse,

Et me le fit tenir, nonobstant mon jaloux.

HARPAGÊME

Comment ?

HORTENSE

Prenant le frais tous deux devant chez nous,

Deux petits libertins, qui mangeaient des cerises,

Vinrent contre Harpagême, à diverses reprises,

Riant, chantant, faisant semblant de badiner :

Ils jetaient leurs noyaux l'un après l'autre en l'air.

Un noyau vint frapper Harpagême au visage ;

Il leur dit de n'y plus retourner davantage.

Eux, sans daigner l'ouïr et jetant à l'envi,

C’est agaçant noyau de plusieurs fut suivi.

Harpagême à chacun redouble ses menaces.

Riant de lui sous cape et faisant des grimaces,

Malicieusement ces petits obstinés

Ne visaient plus qu'à lui, prenant pour but son nez.

Transporté de colère et perdant patience.

Harpagême après eux courut à toute outrance,

Quand d'un logis voisin Timante étant sorti,

De cet heureux succès aussitôt averti,

Il me donna à lettre et rentra dans sa cage.

Harpagême revint, essoufflé, tou