Eh ! Que pourra-t-il faire ? Hélas ! Plus que le mien
Son intérêt me porte à ce triste lien
Il m'aime, et m'airera tant qu'il verra mon âme
Libre, et dans un état à répondre à sa flamme ;
Harpagême le hait, sa vie est en danger.
Peut-être quand l'hymen aura su m'engager,
Qu'étouffant un amour que l'espoir a fait naître,
Il n'y songera plus ; je l'oublierai peut-être :
Je ferai mes efforts, du moins. Pour commencer
D'ôter de mon esprit Timante et l'en chasser,
Au cousin que j'attends, je vais ouvrir mon âme,
Implorer ses conseils pour éteindre ma flamme,
Et, si je ne profite enfin de sa leçon,
Je parlerai, du moins, de ce pauvre garçon.
D'accord ; mais votre cousin n'est autre qu'Harpagême,
Je vous en avertis.
Que dis-tu ?
Lui-même.
Poussé par un esprit curieux et jaloux;
Sa chant que ce cousin n'est point connu de vous,
Son déguisement et de voix et de mime,
Vous donnant des conseils de cousin à cousine,
Il prétend vous tirer de vos égarements,
Et, par même moyen, savoir vos sentiments.
Pour punir ce bourru, c'est à vous de vous taire,
Et de dissimuler le commerce.
Au contraire :
Pour punir dignement sa curiosité,
Je lui vais de bon cœur dire la vérité.
Puisqu'il ose en venir à cette extravagance,