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Recevez ces présents de la part de Daphné.

Elle est maintenant déesse,

Aimant le dieu de ces lieux :

Poussez-en jusques aux cieux

Des chants remplis d’allégresse. [895]

Mercure revole au ciel, ayant laissé Pégase sur le double mont. Quatre auteurs lyriques et autant de Muses du même genre viennent danser en témoignage de joie ; puis les ridicules se mêlent avec eux, formant de différentes figures avec des branches de laurier qu’ils portent tous, et dont ils se font des espèces de berceaux. C’est le grand ballet.

Après qu’ils ont dansé une fois, une muse du genre lyrique chante ceci.

Il n’est que de s’enflammer ;

Laissez, laissez-vous charmer ;

La raison vous y convie :

Sans le dieu qui fait aimer,

Que serait-ce que la vie ? [900]

Le grand ballet recommence encore, puis une autre muse lyrique chante ce second couplet.

Chacun sert quelque désir ;

Tout consiste à bien choisir ;

Faites-vous de douces chaînes :

En amour tout est plaisir,

Et même jusques aux peines. [905]

LE CHŒUR.

Aimez, doctes nourrissons :

S’il n’était point d’amour, serait-il des chansons ?

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