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Scène III

APOLLON.

Pourquoi finir vos jours en des lieux pleins d’ennui ?

Trouvez-vous le dieu du Parnasse

Plus affreux qu’un désert ?

Daphné témoigne vouloir s’enfuir.

Hélas ! ce dieu la chasse :

Elle aime mieux mourir que régner avec lui.

C’est toi qui nous causes ces peines. [815]

Mortel, contre les dieux oses-tu contester ?

LEUCIPPE.

Mes amours sont mes dieux.

APOLLON.

Qu’on redouble ses chaînes

Démons !

DAPHNE, se jetant à ses genoux.

Faites-les arrêter.

Pouvez-vous bien me voir à vos pieds toute en larmes,

Sans vous laisser toucher le cœur ? [820]

APOLLON.

Daphné, C’est contre vous que retournent ces armes.

La pitié redouble vos charmes ;

En combattant l’Amour, elle le rend vainqueur.

Votre douleur vous nuit ; vous en êtes plus belle.

Venez, venez être immortelle : [825]

Je l’obtiendrai du Sort, ou je jure vos yeux

Que les cieux

Regretteront notre présence.