L’hymen change les cœurs : suivez mes volontés.
DAPHNE.
Quoi ! Seigneur, vous aussi vous me persécutez !
De ses autres tyrans sans peine on se console ;
Mais d’un père ! un père m’immole !
Je tiens le jour de vous, Seigneur ; vous me l’ôtez. [700]
PENEE.
Moi, je perdrais Daphné ! qu’ai-je à conserver qu’elle ?
L’hymen m’a-t-il fait d’autres dons ?
DAPHNE.
Cependant, quand je vous appelle
Du plus tendre de tous les noms,
Vous ne vous souvenez que de votre puissance ; [705]
Vous regardez l’obéissance,
La raison, et jamais d’autres tyrans plus doux ;
Il en est toutefois. Leucippe vient à nous :
Je lui vais ôter l’espérance.
Vous le voulez, Seigneur ; je le lis dans vos yeux. [710]
Scène IV
DAPHNE.
Leucippe, il faut tâcher d’éteindre votre flamme.
Je ne puis être à vous.
LEUCIPPE.
Ô cieux ! Injustes cieux !
Est-ce là votre arrêt ?
DAPHNE.
Cet oracle odieux
Vient de mon père seul.
LEUCIPPE.