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82 PSICHq.. .le rpondray, fit Ariste, que Ies mortels sont mortels quand ils pleurent de leurs douleurs ; mais quahal ils pleurent des douleurs d’autruy ee sont proprment des- Dieux. — - Les Dieux ne pleurent ny d’une fa( ; on ny d’une autre, reprit Gelaste : pour le fire, c’est leur partage. 0.251 ne soit ainsi : -Homere diten un autre-endrbit que, quarid les Bienheureux immortels virent Vulcain qui boitoit dans leur maison, il leur prit un Rire inextinguible i : parce mot d’inextinguible, vous voyez qu’on ne peut trop fire ny trop long-temps ; par cehy de Bienheure ux, que la beatitude consiste au Rite. Par ces deux mots que vous dites, reprit Ariste, i e vois qu’Homere a faiIIi, et ne vois rien autre chose. Platon l’en reprend dans son troisime de la Republique ; il le biasmede donner aux Dieux un Rite dmesur, et qui seroit roesroe indigne d’e personnes tant soit peu considerables. pourquoy voulez-vous qu’Homere ait pIfitost faiIIi que Platon ? repliqua Gelaste. Mais laissons les autofitez, et n’&outons que la raison seule. Nous n’avons qu’& examiner sans prevention la Comedie et la Tragddie. II arrive assez souvent que cette demiere ne nous touche point : car le bien ou le’ real d’autruy ne nou touche que par rapport /t nous roesroes, et en tant que nous croyons que pareille chose nous peut arriver, l’Amour propre faisant sans cesse que l’on tourne les yeux sur soy. Or, cornroe la Tragedie ne nous represente que des avantures extraordinaires, et qui vray-semblablement nenous arriveront jamais, nous i’y prenons point de part,.et nou iotaroes froids, h tooins que I’ouvrage ne soit excellent, que le Poate n’e nous transforme, que nous ne deven[ons d’autres hornroes par son adresse, et ne n0us mettions en la place de quelque Roy. AIors i’avoua que la Tragedie 1. Iliade 1 599,