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roses. D’autres fois Psiché se divertissoit à entendre un défi de rossignols, ou voir uu combat naval de Cignes, des tournois et des joustes de poissons. Son plus grand plaisir.estoit de presenter un appast à’ ces animaux, et apres les avoir pris, de les rendre à leur élement. Les Nympbes sui’vont en cela soft exemnle. II y avoit t0us les soirs gageure qui en prendroit davantage. La.plus heufeus’ en ia pesche obtenoit quelque faycur de’ nostre’Heroi’ne : la plus malheureuse estoit.condamn& l’quelque’ peine, c6mme’ de faire un bouquet ou une guirlande chacune de ges compagnes. Ces spectacles se terminoient par le coucher du Soleil.

Il estoit témoin de la feste,
Paré d’un magnifique atour ;
Et, caché le reste du jour,
Sur le soir il monstroit sa teste.

Mais comment la monstroit-il ? envlronne d’un diademe d’or et de pourpre, et avec tout la magnificence et l.a pompe qu’un Roy des Astres peut aler. Le. logs fournissoit pareillement ses plaisirs, estoent.tantost que de’.smples.leux ; et-tantost des divertiss6meris plus solides. Psiché commençoit t ne plus agir.en eraant. : On. luy racont/it.les Amours des Dieux, et les changemens de forme qu’a causez’cette passion., source ’de bien et de real. Le scavoir des Fées avoit mis en tapisseries les malheurs de Troye, bien qu’ils ne fussent pas encore arrivez. Psiché se les faisoit expliquer : Mais voicy un merveilleux effet de l’enchantement. Les hommes, comme vous sçavez, inoroient alors ce bel art que nous appellons Comedie : il n’estoit pas mesme encore dans son enfance ; cependant on’.le’fit : voir fi la Belle’ dans sa.plus grande perfection,’ et tel que Menandre t Soplhocle nous l’ont hiss& Jugez si’ on y pargnoit les machines, es musiques les beaux habits, les Balets des anciens et les hostres. Psiché ne se contenta pas de la Fable,