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voyoit que trop o die avoi*. dessein d’en venir ; mais,, me entre Amans les contestations sont quelquefc,m honnes t olus d’une chose, il voulut qu’elle s’ex’]iUu-ast. et’ lu’v demanda ce que ce pouvot estre que cPe oinc’t d’un6 si grande importance, veu qu’ ! l av,o_it donn.l’ordre aux F&s que rien ne manquast. ae nay que faire des Fes pour cela, repartit la Belle : voulezvous me rendre tout-h-fait heureuse ? ie vous en.en.sei era un moven bien court : il ne faut… Mas le voug] l’a &t rant de fois inutilement, que ]e n’oseros plus vous le dire. ,Non, non, reprit le mary, n’apprehendez pas de m estre importune : ie veux bien que vous me traitiez cornroe on fait les Dieux ; ils prennent plaisir & se faire demander cent lois une’ mesme chose : qui vous a dit que je ne suis pas de leur naturel ?

Nostre Heroine ; encouragée par ces paroles, luy 

repartit : Puisque vous me le permettez, je vous diray franchement que tous vos Palais, tous vos meubles, tous vos jardins ne sauraient me recompenser d’un moment de vostre presence, et vous voulez que j'en sois tout à fait privée : car je ne puis appeler presence un bien où les yeux n’ont aucune part.

Quoy ? je ne suis pas maintenant de corps auprès 

de vous, reprit le mary, et vous ne me touchez pas ? Je vous touche, repartit-elle, et sens bien que vous avez une bouche, un nez, des yeux, un visage, tout cela proportionné comme il faut, et, selon que m'imagine, assorti de traits qui n'ont pas leurs pareils au monde ; mais jusqu’à ce que j'en sois assurée, cette presence de corps dont vous me parlez est presence d'esprit pour moi. Presence d’esprit ! repartit l’époux. Psiché l’empescha de continuer, et lui dit en l'interrompant : Apprenez-moy du moins les raisons qui vous rendent si opiniastre.

Je ne vous les diray pas toutes, reprit l'époux, 

mais afin de vous contenter en quelque façon, examinez la chose en vous mesme ; vous serez contrainte de