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vasmes & Chastelleraut qu’on nous croyoit encore g moiti chemin.

Nous y trouvasmes vostte oriole en maison d’ami. On luy avoit promis des chevaux pour achevet son voyage ; et i[ s’estoit resolu de laisser Poitiers, comme le plus long, pourveu que je n’eusse pas une curi.osi.t trop grande de,voir cette wile..le rne.contentay de la relation qu’i[ m’en fit, et son ami le pria de’ ne point lartir qu’il n’en lust press par le valet de pieil. qui [’accompagnoit. Nous accordasmes ’a c.e.t ami un Iour seulement. Ce n’est pas qu’i[ ne dpendst de nous de. luy en aceorder davantage, monsieur de Chasteauneul estant honneste homme et s’acquittant de.t.el ! e.s commissions au gr de ceux qu’il conduit, auss ben que ’de la cour ; mais nous jugeasmes qu’il valoit mieux oblr ponctuellement aux ordres du Roy.

Tout ce qui se peut imaginer de franchise, d’honnesteré, de bonne chere, de politesse, rut employ pour nous regaler. La Vienne passe au pied de Chastelleraut, et en ce canton elle porte des carpes qui sont petites quand elles n’ont qu’une demi aune. O.n nous en servt des plus belles, avec des melons que le maistre du logis mesprisoit et qui me semblerent excellens. Enfin cette journée se passa avec un plaisir non mediocre : car nous estions non-seulement en pays de connoissance, mais de parenté.

Je trouvay à Chastelleraut un Pidoux, dont nostre hoste avoit espous la belle soeur. Tous les Pidoux ont du nez, et abondamment. On nous asseura de plus qu’ils vivoient longtemps, et que la mort qui est un accident si commun chez les autres hommes, passoit pour prodige parmi ceux de cette lignée. Je serois merveilleusement curieux que la chose fust veritable. Quoy que c’en soit, mon parent de Chastelleraut demeure onze heures à cheval sans s’incommoder, bien qu’il passe quatre vingt ans. Ce qu’il a de particulier : et ue ses parens de Chasteauthierr n’ont pas, it ayme la chasse et la paume, sçait l’Escriture et com-