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EN PROSE. .,63 est en leur place ? La moderation est une vertu de Particnlier et de Philosophe, et non point de Maiest ni d’Altesse. Mais i’ay tort de me dfier de la sagesse de M. le Prince : son skiour . Chantilly en’ fait’vor assez pour ne pas donner 3 croire qu’il lust tomb dans les fanres q ? ’ont faites les autres s’il fnt parvenu au mme degre de fortune. ’ ' —Avant que ie parle de Chantilly, voicy le iugement qne ’e fais en gros des trols Person’nages que’i'intro’dnis sur a Scene. Jules Cesar est un hornroe qui a eu mons de deffauts et plus de bonnes quahtez qu A[exa dre. Par ses dfauts mmes il s’est lev au dessus de l’homme. Oe l’on inge de quel merite ses bonnes qua[itez pouvoient estre ! M. le Prince partidpe de tous [es deux. N’est-il pas au dessus de l’homme’ 3 Chantlily, et plus grand cent fois que ses deux Rivaux n’estoient snr le Tr6ne ? II y a mis b. ses pieds des p_asslons dont les autres ont est esclaves iusques au dernier moment de leur vie. ’ Char[es-Oint,a, tofliours t.o, urn [es yeux du cost du monde, et ne a quitt qu en a. pparence ; Diocle’tien par un put dgoust, et Scipon par contrainte. M. le Prince, sans renoncer entlerement, trouve e secret de iouir de soy. II embrasse tout . la lois et la Cour et la Campagne, la conversation et les Livres, les plalsirs des Jardins et des B.timens. II fait sa Cour avec dignit6 ; aussl la fait-il/ un Prince qui roerite qu’on la lui fasse, et qui enest plus dlgne qu’ancnn Monarqne qui ait sceu regner. C’est ce que Lonis XIV s( ; ait bien faire. II n’est pas iusques , ! a fortune qni n’en convienne. M. le Prince n’a pas de peine rendre ce qui est dfi. h. une puissance et h. un roerite si [ev. II y a de [a grandenr aussi bien que de la sagesse b. s’acquitter de bonne grace d’u.n. par.e.’/I devoir, et plus de grandeur qu’& y resister. S on hso,t dans le ceur du Ma,tre, le cro,s que l on y ve roit qu’il estime plus les hommages de M. le Prince que ceux que lui pourroit rendre tout le reste de l’Univers.