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!io PSICHq. A nous preparer pour une autre vie, luy rpondit le vieillard ] nous avons fait des reflexions sur les fautes et sur les erreurs quoy sont sujets les hommes ; nous avons employ le temps t I’estude. Vous ne me persuadefez point, repartit Psich, qu’une grandeur’legitime et les plaisir-s innocens ne s’oient pi : eferables a train de, vie ue vous menez. La veritable grandeur, t I gard des Philosophes luy rpliqua le vieillard, est de regner sur soy-mesme ; et le veritable plaisir, de ioiir de soy. Cela se trouve en la solitude, et ne se trouve guere autre-part. Je ne vous dis pas qne toutes personnes s’en accommodent ; c’est un oien’pour moy}ce serolt un real pour vous. Une personne que le Gel a compose avec tant de soin et avec rant d’art doit faire honneur t son ouvrier, et regner ailleurs que dans le desert. ’ Helas ! mon per dit nostre Heroi’ne en sohpirant, vous me parlez de regner, et ie suis esclave de mon ennemie ! -Sur qui voulez-vous que je regne ? Ce ne peut estre ny sur mon cœur, ny sur celuy de I’Amour : de regner sur d’autres, c’est une gloire que ie refuse. L/t dessus elle luy conta son histoire succinctement. ^prOs av0ir achev : Vous voyez, dit-elle, combien j’ay suiet de craindre Venus. l’ay toutesfols resolu de me mettre en queste de mon mary derant que le iour se passe. Sa brhlure m’inquie. te trop : ne scavez-vous point un secret pour le guenr sans douleur et en un moment ? Le Vieillard sotrit. J’a, dit-il, chercM route ma vie dans les simples, daniles compositions, dans les mineraux, et n’.ay ph encore trouver de remede pour aucun real : rams croyez-vous que les Dieux en manquent ? II faut bien qu’ils en ayent de bons, et de bons Medecins aussi, puisque la mort nepeut rien sur eux. Ne vous mettez donc en peine qu de regagner vostre p. oux : pour cela il rout taut attendre ; laissez-le dormtr sur sa colere : si vous vous presentez/t luy devaht que le temps l’ait adouci vous vous mettrez au ha-