Page:La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 3.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

98 gens d’e tousles costez, avec ordre de luy amener morte ou vive Psich? son esclave. 11 s’en falut peu que ces gens ne la rencontrassent. D?s que son &poux l’eut quitt?e, elle s’habilla, ou, pour mieux arler, elle ’etta sur so ses habits c es P,.I. Y. . to,eat ceux qu elle avott qmttez ense manant, habits lugubres et commandez par l’oracle, comme vous pouvez vous en souvemr. Encet estat, elle resolut d’aller par le monde, cherchant quelque herbe pour la bruslure de,/on mary, puis de le chercher luy mesme. Elle n’eut pas march? une demie heure, clu’elle crfit appercevoir un peu de future qui sortok d’entre des arbres et des rochers. C’estoit l’habitation d’un pes- cheur, situ?e au penchant d’un mont o? les chewes mesme avoient de la.peine fi monter. Ce moat, re-- vestu de chesnes ausst vieux que hy, et tout piein de rocs, presentoit aux yeux qu.elque chose d’effroyable, mms de charmant. Le caprme de la Nature ayaht creus& deux ou trois de ces rochers qui estoient voi- sins l’un de l’autre, et leur ayaat fait des passages de communication et d’issu?, l’industrie humaine avoit achev& cet ourrage, et en avoit fait la demeure d’un boa vieillard et fie deux ieunes bergeres. Encore que Psich&, dans ? : es commencemens, fust timi& et ap- prehendast la moindre rencontre, si est-ce qu’elle avoit besoin de s’e. nque. rir en quelle contr&e elle estoit, et si on ne scarrot point une composition, une racine, ou une herbe, pour [a brfi[ure de son mary. Elle dressa donc ses ?as vers le lieu o?t elle avoit veu cette future. ne d&couv’rant.aucune habitation clue celle-l?, de quel-’ que cost& que sa veu? se pust &tendre. I1 n’v-avoit point d’autre chemin pour ’y aller.qu’un petit.’sentier tout bord? de.ronces. De.moyen,de /es dStourner, elle n’en avoit aucun ; de fagon qu’& chaque pas les ?pines hy d&chir0ient son habit},quelquefdis la peau, sans que d’abord dlle le sentist : I affliction suspendok en elle [es autres douleurs. A la fin, son linge’, ’qu[ estoit moiiill?, le.froid du matin, les ?pines et la ro-