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les seules Nayades eurent cet honneur. Elies se pres- soient si fort autour de la Belle, que malais?ment un Triton y eust trouv? place. Nai’s et Cimodoc6 la te- riolent entre leurs bras, tandis que d’abattement et de ass?tude elle se la?ssmt aller la teste languissamment, tantost sur I’une, tantost sur l’autre, afrosant leur sein tour/t tour avec ses larmes.

Aussi-.tost qu’elle fut/t bord, ces deux Nymphes, qui avoient est? du hombre de ses favorites (comme prudentes et discfetes entre toutes les Nymphes du monde) firent signe 3. leurs compagnes de se retirer ; et, ne dim[niiant rien du respect avec lequel elles la servoient pendant sa fortune, elles prirent ses habits des mains du Zephire, qui se retira aussi, et aleman- detent 3` Psich? si elle ne vouloit pas bien qu’elles eussent l’honneur de l’habiller encore une lois. Psi- ch? se ietta 3` leurs pieds pour toute response, et les leur baisa.

Cet abaissement excessif leur causa beaucoup de confusion et de pitié. L’Amour mesme en fut touch? d?eUS que de pas une chose qui lust artlyre 3. nostre. ero ! .ne depuis sa disg.race. ii he. l’avoit po ! nt quitt?e veue, recevant cluelque satisl’action 3` l aspect du mal qu’elle se faisoit ; car cela ne pouvoit l?3.rtir que d’unbon principe. Cupidon goustoit dans les airs ce cruel plais/r. Le battement de ses ailes obligea,Nai’s et Cimodoc? de tourher la teste : elles ap. perceurent le Dieu. ; et} par consideration tout au morns autant clue par respect, mais principalement pour faire plaisir ?t la Belle, elles se retirerent à leur tour.

Et bien ! Psiché?, dit l’Amour, que te serohie de ta fortune ? Est-ce impun?ment que l’on veut ruer le maistre des Dieux ? Il te tardoit que tu te fusses d?- truite : te voila contente. Tu sc. ais comme je suis fait ; tu. re’as veu : mais de quoi cela te peut-il servir ? Je t’avertis que tu n’es plus mon ?épouse.

Jusques-lfi. la pauvre Psiché? l’avoit é?couté? sans le-ver les yeux : ?t ce mot d’?épouse, elle dit : Helas ! je