Vous en tenez, ma commere m’amie.
Baise ta Servante en un coin,
Si tu ne veux baiser ta femme en un jardin[1].
Aprés bon vin, trois Commeres un jour
S’entretenoient de leurs tours et proüesses
Toutes avoient un amy par amour,
Et deux estoient au logis les Maistresses.
L’une disoit : J’ay le Roy des maris ;
Il n’en est point de meilleur dans Paris.
Sans son congé je vas par tout m’ébatre :
Avec ce tronc j’en ferois un plus fin.
Il ne faut pas se lever trop matin
Pour luy prouver que trois et deux font quatre
Par mon serment, dit une autre aussi-tost,
Si je l’avois j’en ferois une estreine ;
Car quant à moy, du plaisir ne me chaut,
A moins qu’il soit meslé d’un peu de peine.
Vostre Epoux va tout ainsi qu’on le meine ;
Le mien n’est tel, j’en rends graces à Dieu.
Bien sçauroit prendre et le temps et le lieu,
Qui tromperoit à son ayse un tel homme.
Pour tout cela ne croyez que je chomme,
Le passetemps en est d’autant plus doux ;
Plus grand en est l’amour des deux parties.
Je ne voudrois contre aucune de vous,