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AVERTISSEMENT.

de Psiché, croyant qu’il estoit à propos de joindre aux Amours du Fils celles de la Mere. Beaucoup de personnes m’ont dit que je faisois tort à l’Adonis. Les raisons qu’ils en apportent sont bonnes ; mais je m’imagine que le public se soucie trés-peu d’en estre informé ; ainsi je les laisse à part. On est tellement rebuté des Poëmes à present, que j’ay toûjours craint que celuy-cy ne receust un mauvais accueil et ne fust enveloppé dans la commune disgrace : il est vray que la matiere n’y est pas sujette : si d’un costé le goust du temps m’est contraire, de l’autre il m’est favorable. Combien y a-t-il de gens aujourd’huy qui fermeroit l’entrée de leur cabinet aux divinitez que j’ay coûtume de celebrer ? Il n’est pas besoin que je les nomme, on sçait assez que c’est l’Amour et Venus ; ces puissances ont moins d’ennemis qu’elles n’en ont jamais eu. Nous sommes en un siécle où on écoute assez favorablement tout ce qui regarde cette famille ; pour moy qui luy dois les plus doux momens que j’aye passez jusqu’icy, j’ay cru ne pouvoir moins faire que de raconter ses avantures de la façon la plus agreable qu’il m’est possible.


    rer de Psiché. Je joins aux armours du fils celles de la mere, et j’ose esperer que mon present sera bien receu. Nous sommes en un siecle où écoute assez favorablement tout ce qui regarde cette famille… »