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P R E F A C E[1]


DE LA


PREMIERE PARTIE.




J’avois resolu de ne consentir à l’impression de ces Contes qu’aprés que j’y pourrois joindre ceux de Bocace qui sont le plus à mon goût ; mais quelques personnes m’ont conseillé de donner dès-à-present ce qui me reste de ces bagatelles, afin de ne pas laisser refroidir la curiosité de les voir qui est encore en son premier feu. Je me suis rendu à cét avis sans beaucoup de peine, et j’ai crû pouvoir profiter de l’occasion. Non seulement cela m’est permis, mais ce seroit vanité à moy de mépriser un tel avantage Il me suffit de ne pas vouloir qu’on impose en ma faveur à qui que ce soit, et de suivre un chemin contraire à celuy de certaines gens, qui ne s’acquierent des amis que pour s’acquerir des suffrages par leur moyen ; Creatures de la Cabale, bien differens de cét

  1. Publiée en 1665.