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PREFACE.
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L’indulgence que l’on a euë pour quelques-unes de mes Fables, me donne lieu d’esperer la mesme grace pour ce Receuil. Ce n’est pas qu’un des Maistres de nostre Eloquence n’ait des-approuvé le dessein de les mettre en Vers. Il a creu que leur principal ornement est de n’en avoir aucun, que d’ailleurs la contrainte de la Poësie jointe à la severité de nostre Langue m’embarrassoient en beaucoup d’endroits, et banniroient de la pluspart de ces Recits la breveté, qu’on peut fort bien appeller l’ame du Conte, puisque sans elle il faut necessairement qu’il languisse. Cette opinion ne sçauroit partir que d’un homme d’excellent goust[1] :

  1. Cet homme « d’excellent goust », qui dissuadoit La Fontaine d'écrire ses fables, étoit l'avocat Olivier Patru. La