Page:La Foire Saint Laurent.pdf/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CURTIUS.

Il était digne de figurer au milieu de mes poupées de vertu, près de Joseph !…

LOLOTTE, riant.

Ah ! ah ! ah !

RAMOLLINI, riant.

Et devant cet atchidenté qu’avez-vous fait ?

CURTIUS.

Mon devoir… J’ai ordonné à ce jeune Eliacin d’endosser sa veste neuve, je lui mis dix écus dans son gousset en lui disant : C’est aujourd’hui dimanche, jour de foire Saint-Laurent, il est midi, tu ne signes ton contrat de mariage que demain à dix heures… si avant minuit, tu ne me rentres pas avec un air moins bête… je te déshérite !

TOUS.

Parfait !

RAMOLLINI.

Et il est ici, ton neveu ?

CURTIUS.

Il court… depuis ce matin…

LOLOTTE.

De quel côté ?

RAMOLLINI.

Eh bien ! Lolotte !

LOLOTTE.

Non ! c’est simplement pour le regarder… je n’ai jamais vu ces phénomènes-là de près.

CURTIUS, regardant sa montre.

Deux heures un quart… J’aime à me bercer de l’espoir qu’à cette heure il a déchiré sa robe de lin.

RAMOLLINI.

Et moi aussi, zé l’espère, pour l’honnour dé mon sexe ! (Riant.) Addio, maitre Curtius. (Bas.) Et pense donc à des attrices pour dé bon !