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tition ; des Pontifes usurpateurs qui plongèrent la France chrétienne dans un chaos plus monstrueux que celui que Dieu débrouilla en formant le monde.

L’assemblée nationale a débrouillé ce chaos ecclésiastique. La constitution civile qu’elle donne au clergé, n’est autre chose que la constitution apostolique donnée à l’église naissante.

Oui, mes frères, j’ai médité tous les points que la fausse piété ou la fausse logique chicane dans cette constitution. Je les réduits à cinq articles que je vais vous exposer rapidement, afin que vous puissiez juger si je suis fondé à jurer ce que je crois, et à croire ce que je jure.

Premier article. Nouvelle division des diocèses : Cet article est purement territorial et géographique ; il ne concerne ni le dogme, ni la morale évangéliques. Jésus-Christ, en envoyant ses apôtres évangéliser la terre, leur dit : Instruisez et baptisez les nations. Il ne leur a pas dit mesurez et circonscrivez des diocèses. Aussi les premiers diocèses et les premières métropoles de la primitive église, furent-ils tracés d’après la division des provinces romaines, circonscrites par Auguste, quarante ans avant l’établissement du christianisme, Les premiers diocèses et les premières métropoles de l’église Gallicane, furent tracés de même, d’après la division des provinces et des capitales de la Gaule. L’assemblée nationale ayant changé cette division provinciale, a pu, a dû changer la division diocésaine ; par-là le catholicisme s’est, pour ainsi dire, incorporé avec la monarchie françoise.

Deuxième article. Suppression des évêchés. Qu’il y ait cent dix-huit ou quatre-vingt-trois évêchés ; cela est fort indifférent au dogme et à la morale de Jésus-Christ ; une nation est seule juge des convenances locales. Un évêque de trop, est un citoyen déplacé, un fardeau pieux. Lui-même doit applaudir à sa réforme ; c’est ainsi que Saint-Augustin offroit d’abdiquer son siége épiscopal en faveur de la paix et de l’union chrétienne ; c’est ainsi que Saint-Basile se soumit sans murmure à la loi de l’empereur Valence, qui venoit de supprimer la moitié de son diocèse.