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Le silence de Virginie
Dans l’ame de Paul met l’effroi.
Noble et riche de Normandie
M’aura, dit-il, ravi sa foi.
Lettre arrive enfin : sans mystère
Chacun la lit ; tout est content :
Tendres regrets sont pour sa mère,
Fleurs et cheveux pour son amant.

Virginie est encor pressée
D’épouser l’ennuyeux seigneur :
Sa tante est toujours refusée
Avec constance, avec chaleur.
Laissez bijoux, robes, dentelles :
Le Saint-Géran quitte ce port,
Partez, nièce ingrate et rebelle,
Demain vous serez sur son bord.