Seule tribune des femmes, la Femme nouvelle se fera toujours un devoir, malgré sa faible voix, de publier toutes les réflexions que l’on nous fera parvenir, dès qu’elles pourront servir à former lien entre toutes.
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« MESDAMES, « Nous sommes arrivées à une époque où le besoin d’association, d’un lien religieux qui puisse entre eux les individus, se fait vivement sentir. Hier encore, une séance a eu lieu parmi les hommes saint-simoniens. Dans cette séance, on a proposé les moyens qui pouvaient paraître les meilleurs pour arriver à ce grand but ; savoir, de relier les hommes de telle sorte qu’ils se soutiennent les uns les autres, qu’il y ait entre eux association et religion.
» Aujourd’hui, nous femmes, nous qui nous sommes déclarées libres et capables de prendre part au grand oeuvre, c’est-à-dire au progrès et à l’affranchissement, nous devons travailler pour cela ; mais travailler avec courage et sans relâche.
» Si jusqu’ici les femmes ont été entièrement soumises et esclaves, c’est qu’elles n’ont pas été unies ; c’est qu’il n’y a pas eu association, lien religieux entre elles. De petites rivalités, des haines sans sujet, sans raison ; tels ont été jusqu’à ce jour leur principale occupation, les soins de leur vie. Ce défaut d’ensemble et d’harmonie les expose chaque jour aux pièges et à la brutalité des hommes.
» Mesdames, ces pénibles réflexions me sont suggérées par un fait récent encore, et dernièrement parvenu à ma connaissance.
» Une jeune fille, sage, vivant de la vie chrétienne, bien qu’adoptant nos idées de liberté et d’affranchissement, vient d’être la victime d’un homme. Elle était orpheline,