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en dire quelques mots, parce que je vous l’ai promis, mais cette tâche remplie, ne me fuyez pas trop, ne me croyez pas perduc. Qacl que soit le sujet dout la femme nouvelle vous entreliendra, ne perdez pas de vue que nous sommes appelécs à prononcer dans la grande cause de la morale de l’avenir ; que nous devons par conséquenl réunir autour de nous toutcs les lumières éparses, afin de former comine un foyer qui puisse éclairer les pas de notre mère, de la grande prêtrcsse de l’avenir. D’ailleurs, vous savez, ou si vous ne savez pas, je vous apprendrai que dans la grande loteric du mariage, il y a huit ans, que j’ai cu le rare, le très-rare bonhcur, de tirer un excellent numéro ; aussi, préscrvéc par ce talisman, je puis braver tous les dangers et faire comme les casuistes chrétiens, lire les ouvrages à drôles d’idées, afin d’en faire frémir mes ouailies et préserver leurs consciences de la contagion. Ces préliminaires terminés, je vous dirai donc que dans ce roman, l’auteur fait lc procès à cc pauvrc dieu d’Hyménéc d’une manière cruclle ; non content de trouver pour le condanıner des preuves tontes faites dans la snciété, je suis persuadé qu’il en inveute. Pour avoir plus beau jeu, il nous transporte sur la côte de Malabar ; de là, il met à contribution l’Orient et l’Occident, pour lai fournir des bistoires qui se croisent en tous sens et dans lesquelles chacun de ses personnages a l’air d’arriver avec une pierre en poche, pourla icler eu passant à ce pauvre dien d’Hymen, enfin tous les torts, toutes les fautes, tous les crimes, sont mis sur son compte. Je vous assure que dans l’empirc des Nairs, il joue un fort triste rôle. Je ne puis en conscience aller plus loin et vous faire une analyse plus complète de ce roman ; l’auteur bien súr exagère le mal. Figurez-vous pcisqu’il faut tout vous dire, qu’il fait du mariage chrétien, le bouc émissaire chargé de toutes les peccadilles de la société, et à la fin du quatriène et dernier