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parviendraient-elles pas à faire fondre la glace qui entoure le ceur égoïste des puissauces du jour ? espérons mieux de l’avenir, et nous femmes, confions-nous dans la bontéde notre cause ; comment d’ailleurs cette jeune génération qui comprend si bien la liberté, l’égalité, pourrait-elle être iuconséqaente à son principe et nous déshériter des progrès de la civilisation ? espérons ! Ces réflexions je les faisais hier soir au théâtre du Pantlhéon, sous le charme d’une drame nouveau empreint de tous ces sentimen., cette pièce en quatre actes et en vers, cst intitulée 1572 ; l’auteur est, dit-un, un jeune homme de grande espérance nommé Lesguillou.

Je laisse à une autre plume exercéc et savante le soin d’en faire l’analyse raisonnée ; pour moi dont chaque pensée doit avaut de la pouvoir rendre, passer par mon ceur, je ne pnis que parler de mes impressions. Le point d’histoire que l’autcur a choisi précède pcu la grande catastrophe de la Saint-Barthélemy ; l’iatrigue principale est même pour lâter ce moment, Catherine de Médicis et Charles IX, l’une perfile, ambitieuse, l’autre faible et donminé, restent tous deux dans la vérité historique ; les autres figures groupées auiour d’eux rappellent le caractère de cette époque, mais les sentinens cxprimés dans ce drame, sont bien de nolre temps. Aussi a-t-il été accucilli d’une nianière bien flattcuse ct bien encourageante pour l’auteur ; tuuies les allusions sur la politique du jour, ont été appiaudies avec furcur. Les scènes d’amour sont charmantes, oa se dit, mais tout bas qu’il y a du bonheur à être aimé ainsi ; une foule de très-beauš vers opt rendu le succès. complet, ils sont de ceux que l’on retiendra facilement, parce qu’ils expriment loujours une pensec noble et vraie. Qelqu’un en sortant m’a fait voir le jeuue auteur, et cette idée consolante a dominé toutes mes autres sensations, « Que d’espoir dans la jeunesse frauçaise ! » SUZANNE.