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qu’elle est juste et raisonnable : alors cessez votre tyrannic ; ne tâchez pas, dès uotre berceau, d’asservir notre raison ; iaisscz-nous nous livrer au génie des sciences et des arts, si tel est le goût que nous inspire la nature ; n’entourez plas notre existence de chaînes, d’aulant plus pesantes, qu : e le plus souvent c’est le ceur qu’elles lient ; ne nous regardez plas co : nıne un jouet propre à votre agrément : eu un mot, laissez-nous libres !…. Mais quoi ! n’abaisser à vous demander notre liberté, comme une grâce ! Fi done ! elle est à nous ; la nature nous l’a départie ; à vons la force du corps, à nous celle des agrémens. Vous voulcz régner, dites-vous : pauvres dupes ; vous forts, vous puissans, deux bcaux yeux vous arrêteut, et, en dépit de vous, une jolic bouche vous dicte des lois !… Continuez à nous tenir esclaves, et vous verrez tous les jours des Hercule filant aux pieds des Omphale, et des Samson joués par des Dalila. Vous méritez volre sort, et les fautes que nous faisons doivent être impulées à vous sculs. Mais j’apprends aujourd’hui que des bommes vraiment bons, vraiment philantropes, ont scnti comme moi la justesse de ces raisous, et les out fait sentir à la femme, qui, à cause de son état d’asservissement, les sentait sans pouvoir y remédier. Gloire à vous, femmes géuéreuses, qui les premières avez osć secouer le joug ! Gloire à vous, courageuses Saint-Simouiennes ! votre nom sera redit avec respect aux femmes de l’âge futur, comme les régénératrices de votre sexe et lcs créatrices de son bonineur ! Je me range avec orgucil sous votre bannière. Faisons voir à ceux qui se croient nus maîtres, que ce n’est pas toul-à-fait en vain qu’ils ar !  : ent partout le drapeau de la lilserté ! Combatlons, pour sa cause, les préjngés et leurs auteyrs ; déployons ces forces qui, quoique moindres en apparence, n’en sont pas noins réelles ; enfin brisons nos chaînes ; et, pour notre bouheur comne