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sances, et, déroulant à mes yeux le tableau de la sociéié, iy vis cette lilberté si chère prônée, vantée, exaltée partout, et cependant presque inconnue, du moins à cn juger par ies euvres : néannoins l’homme me senmbla plus libre en apparence, surtout vis-å-vis de la femme, qu’en sa qualité d’être faible, ilsemblait vouloir dominer à son gre. Moi, qui jusqu’alors n’étais figuré que la femme, étant comme l’homane un être pensant et raisonnable, devait marcher son égale dans la vie, j’interroge sur cette dissemblance qui nme paraît injuste, et j’obtiens pour réponse ce vers de La Fontaine : « La raisoa du plus fort est toujours la meilleure. » Fort bien, leur répondis-je ; j’avais cru que l’intelligencc donnait scule des droits à la souveraineté ; mais maintenant je vois que l’homme et l’animal se gouvernent de la même sort :  ! Alais, encore unc fois, vous êtes loujours injustes : le liou et beaucoup d’autres animaux sout infinimentiplus forts que vous ; vous devez done les regarder comme vos uaîtres, et leur vouer respect et obeis• sance. Nous les avons asservis, quelgaes-uns effectivement ; mais le plus grand nombre vous résiste, et ce n’cst pas individuellement que vous pouvez les vaincre : donc ils sont plus forts, done is sont vos maîtres. Mais laissons là les animaux : vons conviendrez an moins d’après votre syslème, que le plus robuste des hommes vous dictera des lois, et que le sauvage soulcvant à lui scul des masses de rochers, ou faisant plier un chêne, est cclai qui doit vous gouverner.-Non : l’intclligence doit être réunic à la force.— Alors changez la nature, qui rarenent réunit ces deux choses. Si, au contraire, l’intelligence doit seule inspirer la force, la dirig er, la faire agir, convencz avec moi quc la femme peut, tout comne vous, suivre sa volouté et la faire svivre aux autres, lors-