Page:La Femme libre, 1832.pdf/79

Cette page n’a pas encore été corrigée
74

de plas vrai, de plus énergique et pourtant de plus calme que ces paroles de Berger : « Nous n’envious pas vos for » tunes, vos plaisirs, vos lambris dorés, vos lits somp » tueux, vos riches équipages, ni vos tables surchargées » de mets exquis ; non, mais un salaire capable de nous » procurer un lit modeste, un gite à l’abri des intempéries » des saisons, du pain pour nos vieux pères qui souffrent oin après avoir passé leur jeunessc à remplir vos » coffres forts. Nous vous denandons cofin l’oabli de tous a nos différens, et votre amitié cn échange de la nôtre. » Et quels sont ceux d’entre vous, hommes privilégiés, qui possédez des sentimens plus nobles et plus généreux que ceuz exprimés dans ces paroles ? Oh ! là on reconnaît le peuple ; c’est lorsqu’il s’exprime ainsi qu’on peut dire avec vérité que sa vois est celle de Dieu. Gloire au peuple

! il commence à comprendre quelle est sa dignité ; il

ne veut pas d’une aisance qu’il ne devrait qu’à la charité : chez lui pas de haine, et s’il s’en trouve parmi lui qui com mettent quelques excès, c’est plutôt la faute de la société que celle de leur ceur. Et conmment vou drait-on qu’il en fût antrement ? Des hommes qui ont une grande intelligence, qui sentent qu’ils auraient une grande force et une grande puissance, si celte intelligence pouvait être développée, et qui se voient repoussés de tous côlés, qui voient que personne ne s’occupe d’enx, par cela seul qu’ils sont pauvres, tandis qu’ils en voient d’autres, qui souvent n’ont pas tant d’intelligence qu’eux, et pour qui lon met à contribation tous les moyens d’instruction, afin qu’ils puissent s’élever. Je suis loin de blâmer ces soins donnés à l’instruction du riche ; seulenen : je voudrais qu’ils s’étendissent à tous, que chiacun, qucls que soient les parens que le ciel lui ait donnés, paisse embrasser la carrière vers laquclle il se trouvcra le plus porté. Je sais bien qu’on va m’objecter qu’il cst des individus qui ne cker » de