Page:La Femme libre, 1832.pdf/70

Cette page n’a pas encore été corrigée
65

naissance de la religion chrétienne que j’ai préscnté à vos obscrvations en vous disant que je n’étais pas de cette religion. Et qu’aurait-elle pu m’offrir de consolant ? à noi și exaltéc. Qu’aurait-elle pu in’offrir que je pusse accepter

? à moi si passionnée. Elle cst venuc dire que la passion

est du domaine de Satan. A moi qui veux de l’amour elle cst venue dire de ne pas aimer ; à moi qui veux du plaisir, elle est venue comnander la souffrance ; à moi qui prise autant la forme que le fonds, la chair que l’esprit cile a exalté l’an etanathémalisé l’autre : el ses anathèues m’ont fait frémir, ct le noment d’après je les ai vus se briser contre ce qu’ils voulaient foudroyer comme ils s’étaient brisés coutre mes désirs ; et bientôt j’ai vu leur impuissance en face du monde, en face de ccus qui les iancent comme je l’avais vue en face de moi. Et j’ai vu les femmes accepter d’abord cette morale et la rejeter ensuite, et elles ont été loin… bien loin… dans l’abîme ! Les malheureuses elles avaient eu un premier pas à faire, eiles avaient eu un joug à briser, elles avaient eu toate une religion à nier. Et moi j’ai échappé au désordre à la prostitution à l’adultère, car je n’ai pas connu de joug, car jamais l’abnégation n’a été pour moi un devoir, je n’ai rien eu à briser et il ne m’a fallu aucun événement extraordinaire pour m’ainener à l’amour sans le mariage. Conime vous je connais le bonheur d’une affection qui remplit toute la vie comme vous la fidélité en amour est l’objet de tous mes veux, et je n’envisage jamais le passage d’unc affection à une autre sans une médiocrité de honheur. Moi aussi j’aime les devoirs d’épouse et cependant je n’en veux pas porler le nom, car je suis pas chrétienne, le serment que je ferais serait illusoire pour moi ; il serait fait devant un Dieu auquel je ne crois pas ; fait devant l’officier civil il le serait encore : car je n’ai pas de fortune à régler, cc ue scrait qu’un contrat de vente. D’ail-