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rantc. La femnie nouvelle ne se constitue pas juge de ses compagncs, il ne nous appartient pas de louer ni de blåmer, n’en sommes nous pas toutcs à la négation de notre condition présente, soit sous lPas pect moral ou pclitique ? Vienne le grand concile de femmes, alors seulement pourra être discutée la limite du bien et du mal. SUZANNE.

Non, je ne suis paschrétieone, Mesdames, vons l’avez entendu mais l’avez vous compris ? à moi de vous dire comment je ne suis pas clhrétienne, car j’ambitionne votre approbation, ct nc voudrais pas vous voir reculer à mon approche. Disparaissez, idées de désordre, de vice et de meusonge ; disparaissez, prostitution et adaltère, de l’esprit du monde, lorsque je prononce ces mots : je ne suis pas chrétienne. Non je n’ai jamais connu le joug de la morale du Christ, jamais ses austères devoirs ne m’ont asservie. Libre de cette croyance des mes plus jeunes ans mes sentimens prenaient essor à mesure que mon âge croissait, et menée aux fonds baptismaux à dix ans, lorsqu’on me revêtait da signe sacré, tuon jeune ceur le désavouait, car déjà j’avais dit je ne suis pas chrétienne. Entourée de mes jeunes compagnes, innocente comme elles ; voyant leur émotion sainte à la vue du Dieu qu’elles allaient recevoir j’étais calme, je les admirais c’était tout ce que je pouvais faire et ce beau jour de la première communion, ce jour entouré de tant de prestiges pieux, de taut d’amour pour le Dieu des chrétiens me trouva payenne, même au pied de l’autel, malgré l’appareil de sainteté du prêtre et la majesté du sanctaaire ; mon imagination de douze ans ne fut point éblouie. C’cst donc vn sentiment fortifié par la con-