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et quand ce seraient des danseurs de corde, dc quel droit le mépris ? l’insulte sied si mal à une femme !… et dans quel moment, dans celui où ils sont condamnés par un jury ignorant ct incapable de juger de si hautes et si graves questions. On admire leur politique, et on les injurie comme homnes religieux ! Et que demandent-ils, ces hommes pour lesquels l’histoire cst une grande leçon ? Ils disent qu’il faut s’occuper du peuple, avant que le peuple s’occupe lui-même de lui ; ils disent que le libéralisme est aujourd’hui impuissant pour le soulagement des masses ; car à quoi bou qu’elles saclhent lire, écrire, si vous ne leur procurez pas de l’aisance matéricile ? Ils disent que le riche oisif doit payer l’impôt pour le pauvre qui travaille : ils disent que les jeunes fillcs ne doivent plus êtra vendues et ochctécs ; ils disent que la femme est l’égale ct la compagne de l’homme, et qu’il est temps qu’elle se révèle et qu’cile se relève de cet état de subalternité , de soumission et de dépendance : ils disent que le divorce est aujourd’hui une loi nécessaire et morale : est-ce que vous ne pensez pas coinme eux ? Plus nous avancerons, plus cette loi deviendra faible et inutile. Vous jugez par exceptions, Mesdames, vos jugentens ne peuvent qu’être faux et mesquins. Sortcz de vos chambres et de vos boudoirs, si brillans en été, si chauds en hiver ; adımirez la moralité du peupie, sa résignation : tremblez à la pensée que sa force est nerveuse et musculaire, et qu’un jour peut-être il vous la fera sentir, si vous, riche oisive et privilégiée, vous ne faites pas entendre votre voix en faveur de ses filles et de ses femmes. Alors, Mesdames, comprenez la mission de ces hommes ; elle est vraiment grande et religieuse. M. F.