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discutaient, sils pouvaient, eu sûreté de conscience, nous accorder une ame. Ces pauvres honnies ! tou ! en. Ics laissant deviser, comme nous avons cheminés depuis ; car ne cessant de reprendre à nos seigneurs et maîtres les pensées que d’abord nous leurs inspirions, nous Ics avGus forcés non-seulement à recounaître en nous quelque chose qui sent, qui pense, qui agit d’après une volonté qui 1nous est propre ; mais, dans ce siècle, que moi, femmc. j’appellerai grand par excellence, des hommes du plus hant mérite, Saint-Simon et scs successeurs, ont reconnu que nous étions mûres pour la liberté ; ils ont déclaré et soutenn devant tous que ia femme est l’égale de l’homme. Et vraiment, Messicurs, je ne sais comment vous feriez pour nier cette vérité, elle cst palpable ; dites quelle penséc brille dans vos regards qu’elle n’ait déjà fait palpiter nos cenrs. Aussi, précédées par de tels homnies, nous ne cesserous plus de crier, qui de crier : Alfranchissement pour la femme ! jusqu’à ce que notre voix, s’augmentant de toutes celles qui successivement se joindront à nous, devicune si assourdissante qu’elle contraigne Messieurs nos tutcurs à nous présenter leurs comptes de gestion. Alors, comme nous avons l’ame bonne, nous cu aurons bientôt fini avcc le passé. Cependant je leur demanderai (lorsque nous aurons recouvrć la parole, c’est entendu) pourquoi ils laissent subsister dans leurs Codes des traditions si anciennes, si viciilies, qu’elles’ont plus de sens ; par exemple, j’accorderai volontiers une prime d’encouragement à celui d’entre euI qui me démontrerait, d’one manière claire et précise, le pourquoi qui fait que nous devons étre soumises à nos maris, je ne m’en doute pas le moins du inonde ; la bonne Gazcite dernièrement a bien fait tous ses efforts paur nous convaincre qne cela devait être ainsi ; je suis sans doute malbeureusement organisée ; car je suis restée froide devant de semblables raisons.