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écrivains, l. misère du penple n’est qu’une théorie, ct vous croyez que des droits politiques ainéliorerontson sort ; mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas là ce que le peuple demande, que Lyon vous serve d’enscignement. Lorsque le peuple s’y est révolté, à-t-il arboré la couleur d’un parti quel qu’il soit, a-t-il demaudé des droits politiques ? Non ; il a demandé du pain ! du travail ! Oui, du pain, du travail, voilà la devise du peuple. Il sent ses souifrauces et sait bien que ses droits pour lesquels vous barbouillez tous les jours du papier, ne dlonneront à ses enfans ni une meilleure éducation, ni à lui un travail assez rétribné, pour le faire sortir de la misère où il se trouve ; il sait bien que ce que vous demandez pour lui ne détruira pas la concurrence, ce ver rongeur qui vient lui enlever le senl bénéfice sur lequel il pouvait compter. Sans doute la vic n’cst pas toute entière dans les jouissances matérielles, il faut au peuple, de même qu’aux riches, des jouissances intellectuelles et morales ; mais ce n’est pas par celles là qu’il faut coimmencer. Que dirait-on d’an homme qui voyant an de ses semblables mourant de besoin, lui terait un beau discours sur la liberté de la presse, au lieu de lui douner les secours nécessaires ? On le trouverait bien ridicule, sans doute, dans sa manière d’aimer les malheurenx, voilà pourtant la position des libéraux vis-à-ris du peuple. Les rédacteurs du Bon Sens ont entrepris d’instruire le penple, tâche grande et généreuse, ii est vrai, mais quels doivent élre ses résultats ? si cc n’est de lui procurer les moyens de sortir de l’état de misère et d’incertitude où il est aujourd’hui. Or, il est du devoir de tout homine qui a entrepris cette grande tâche, d’exantiner tous les systèmes qui tendent an même but, et je crois qu’à ce titre, M. Fourrier a droit à un examen sérieux. Nier l’cnscmble à cause des détails cc n’est pas prenve de jugement, c’est tourner la question au lieu de la résoudre. Je ne crois pas,