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la voulais avant de connaître M. Fourier. Je la veux malgré ceux qui s’y opposent, et j’y travaille peut-être eu dehors de plusieurs qui la veulent. Mais je suis libre. Assez long — temps les hommes nous gées, dominées : à nous maintenant de marcher dans la route du progrès sans tutelle. A nous de travailler à notre liberté par nous-mêmes ; à nous d’y travailler sans le secours de nos maîtres. Qu’on n’aiile pas ici m’accoser de contradiction ; ils ne sont pas nos maîtres, ceux que j’écoute cu malière de liberté ; ils sout seulement nos devanciers ; car la société, dans les usages, a tout fait pour cux, et rien pour nous. Mais ils ne veulent ni nous commander ni nous conseiller ; ils veulent notre liberté, leur bonheur eu dépend, ils sont assez justles pour le reconnaître. Ils ne s’affublent pas du titre de libérateurs, pour retenir danş leors mains quelque temps encore le sceptre du despotisıne qui leur échappe. Que dis-je, ils le repoussent et ne veulent pas d’un bonheur qui ne serait pas partagé avec entière égalité par les femmes. Ils travaillent comme nous, proportion gardée, va leurs capacités plus développécs que les nôtres, à cette grande euvre socialc, l’affranchissement des femmes et du peuple ; mais ils ne sont pas nos libérateurs, ils n’ont droit à ce beau titre que de moitié avec nous, et nou pas exclusivement pour eus seuls. Et quoique le long esclavage que nous avous subi, apporte des entraves sur notre route, nous marchons au but, ct nous y narchons vite. Noas voilà reunies en pe tit nombre, il est vrai, mais toutes travaillant corps et âme à la plus belle de toutes les causes que puisse cmbrasser une femme qui se tronve dans ce monde où il n’y a pou" elle qu’esclavage ou mépris, toutes dévouées, quoique selon la différence de nos dispositions de caractères et de sentimens, à un même but. Plus de coteries entre uous, plus de petits intérêts, j’oserai presque dire plus de ruses : l’amou : ont conseillées

diri-