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Et si la jeune fille et la jeune femme peuvent se faire entendre, que sera-ce donc de la mère dont je pressens le rôle si grand dans l’avenir.

Femmes, nous y serons ! Que ces mots vous rassurent, quels que soient les vains discours que débite le monde sur cette religion grande, universelle, et sur les apôtres qui la prêchent en attendant, charmée que je sais, de voir d’autres femmes comprendre leur époque, je vous dirai : courage ! courage ! femmes privilégiées, votre gracieux journal est dans le progrès, vous connaissez le langage du monde, à vous, appartient donc de faire son éducation.

Notre œuvre à nous, plus grande, est aussi plus religieuse ; nous nous dévouons pour les femmes du peuple, dont nous avons si bien senti toutes les douleurs ; je prends l’engagement de consacrer mon existence à l’amélioration de leur sort. J’ai une foi vive qu’un jour, toutes les femmes se sentiront solidaires et que les plus favorisées par la naissance et la fortune, touchées du sort de nos malheureuses clientes, se rapprocheront et s’uniront en nous, aux femmes prolétaires.

Recevez, madame, l’assurance de ma considération distinguée.

Suzanne.

AMÉLIORATION
du sort des femmes et du peuple par une nouvelle organisation du ménage.

Jeunes filles du peuple sans autre science que celle de notre religion, sans autre ressource pécuniaire que le produit de nos travaux d’aiguilles, nous avons commencé une œuvre encore petite et obscure, mais qui prendra un accroissement rapide et soulèvera de hautes questions politiques.

Reléguée dans le foyer domestique, la femme prolétaire