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Le cri magique de liberté a retenti dans mon âme, et ce n’est pas sans peine, il faut l’avouer, que j’en ai ressenti les vibrations, qui sont venues si long-temps se briser contre les antiques et folles croyauces de la vieille ville de Bordeaux. Oh ! ma faiblesse naturelle, Madame, ne m’eût pas permis d’invoquer par moi-même les accens de la liberté : l’oppressiou rend si timide ! Il a fallu qu’une voix mâle et retentissante, écho d’une autre voix plus mâle et plus retentissante (celle du Père), vînt émouvoir mon cear tremblant, mais disposé aux idées saint— simoniennes. Alors mon existence a surgi de ce cimetière vivant, de ce bazar de demi-femume, car toutes celles qui n’embrassent pas les

tière, c’est-à-dire libres, indépendantes, agissant suivant leur volouté. Bordeaux est la ville par excellence pour le fanatisme, qui n’est autre chosc qu’une superstition perfectionnée ; c’est à Bordeaux que la profes. on sacerdotale a jeté de profondes racines. Connaissaut l’esprit de ses ministres, vous devez comprendre les clameurs, les sourdes haines qui s’ourdissent contre la nouvelle religion. Ne croyez pas que je veuille rehausser l’éclat de mon abjuration, en exagérant les dificultés innombrables qui se rencontrent dans notrc cité ; car plus les habitans sont rares que vous publicz ne sout pas une áme en-