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1iotre sexe, pour prêter à ctte solennité l’appui de son rare talent. La réunion était des plus brillantes ; tous les partis se sont empressés de concourir à cette ceuvre toute philantropique. La recette, qui s’est élevée à plus de cinq cents francs, a dépassé toutes les espérances. Sans doute, avec une pareille somme, il est possible de soulager momentanément quelques souffrances individuelles ; mais demain de nouveaux besoins se feront sentir ; demain, au moindre dérangement atmosphérique, de pouveaux cris de détresse se feront entendre, et l’ouvrier viendra encore vous demander du travail et du pain. Comment le satisfaire

? triste position de l’homme, don ! l’existence est à

chaque instant compromise. On ne peut qu’éproaver un profond sentiment de douleur, en pensant que la classe la plas pauvre ne peut quelquefois manger qu’’à condition que les riches se livreront au plaisir de la musiqne ou de la danse : pâle reflet de la charité chrétienne ! La philantropie libérale qui se manifeste par des bals ou des concerts, tout en prouvart les sympatbies de quelques hommes généreux qui sentent profondément les misères du peuple, est impuissante à guérir les plaies énormes de la société. Elle ne présente que de faibles palliatifs, lorsque la nature du mal cxige les remèdes les plus héroïques. L’aumône, quelle que soit sa nature, chrétiene ou libérale, blesse aujourd’hui presque autant ccluij qui la fait que celui qui la reçoit ; elle tend à perpétuer l’oisiveté et les vices qui en découlent. Ce ; n’est qu’avec la plus vive doulear que l’homme qui sent toute la dignité de son être, et qui a usé unepartic de sa vieaux plus pénibles travaux, se détermine à tendre une main suppliante pour recevoir un pain qu’il trempe de ses larmes. Ah ! ce qu’il faot aujourd’hui à l’homme qui travaille, et qui paricela seul exerce une fouction sociale, c’est du travail qui assure son existence et cclle dc sa famille ; c’est